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Emmanuel Macron dans les «Uber Files»: les oppositions dénoncent un «scandale d’Etat» et un président «lobbyiste»

Les oppositions réclament déjà une commission d’enquête parlementaire après les révélations «Uber Files», dimanche soir, du consortium international sur les pratiques douteuses de la multinationale américaine et le rôle de l’ancien ministre de l’Economie en France.

En macronie, l’été a toujours un parfum de scandale. Après les homards de François de Rugy en 2019 ou l’affaire Benalla en 2018, le cru 2022 s’annonce piquant pour la majorité. Dimanche 10 juillet, le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), a publié une vaste enquête portant sur le lobbying et les manœuvres de la société Uber pour s’imposer en France et dans les grandes villes mondiales entre 2013 et 2017.

Au cœur de ces révélations, figure notamment le rôle actif d’Emmanuel Macron, ministre de l’Economie de François Hollande de 2014 à 2016, auprès de la multinationale. Selon des documents internes à la société, l’actuel président de la République a œuvré pour l’entreprise de VTC dans le but de faire évoluer la réglementation en sa faveur.

«Un Président ne peut pas être un lobbyiste»

Les oppositions n’ont pas tardé à réagir à ces révélations, dénonçant rapidement un «scandale d’Etat», comme l’a fait le député Nupes du Val-d’Oise Aurélien Taché sur France Info. Sa consœur de Paris Danielle Simonnet fustige la «collusion d’intérêts» entre l’ancien ministre de l’Economie et la multinationale. L’ancien candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot dénonce, de son côté, un «pouvoir qui n’a jamais cessé de soumettre l’intérêt général à celui des lobbies». Le député européen réclame une «grande loi de séparation des lobbies et de l’Etat».

Invité de Public Sénat ce lundi, le député LFI de Seine-Saint-Denis Alexis Corbière ouvre la porte à une commission d’enquête à l’Assemblée nationale. «C’est très grave», réagit-il. «J’ai une certaine idée de la République qui fait qu’un Président ne peut pas être un lobbyiste au service des intérêts privés», ajoute-t-il. Le député PCF du Nord Fabien Roussel dénonce ce lundi sur BFM TV un «président de la République qui veut imposer en France un modèle américain, [celui de] la start-up nation».

Les élus du Rassemblement national témoignent également de leur indignation. «C’était de notoriété publique, les UberFiles le démontrent une fois de plus. Malgré le ‘‘en même temps’’ permanent, le parcours d’Emmanuel Macron a une cohérence, un fil rouge: servir des intérêts privés, souvent étrangers, avant les intérêts nationaux», écrit sur Twitter le président du parti, Jordan Bardella. Le député du Loiret Thomas Ménagé déplore «la vraie nature et la méthode d’Emmanuel Macron», celle, selon lui, visant à «sacrifier les intérêts des Français dont il a la charge pour satisfaire des intérêts privés et étrangers»«Depuis qu’il est aux manettes de l’Etat, Macron veut le beurre, l’argent d’Uber et engraisser les intérêts privés étrangers», ironie également Julien Odoul, député RN de l’Yonne.

«Il n’y a pas eu de deal»

La majorité, de son côté, fait bloc derrière le chef de l’Etat. Sur CNews ce lundi, la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé assure qu’il «n’y a pas [eu] de deal», ni «de contrepartie» entre Emmanuel Macron et la société Uber. Selon elle, il est normal qu’un ministre reçoive des grands patrons. D’autant plus qu’Uber est un «service que les Français plébiscitent très largement». Le même argument a été repris par l’actuel ministre de l’Industrie, Roland Lescure. «Ministre de l’Industrie, je rencontrerai des industriels. Et j’échangerai avec eux sur les enjeux de l’installation en France, en essayant de la rendre plus simple. Je commence dès aujourd’hui avec [Tetra Pak] à Châteaubriant», a-t-il écrit sur son compte Twitter.

L’ancien secrétaire d’Etat chargé du Numérique Olivier O s’interroge sur «la question la plus importante» de cette affaire, selon lui : «Savoir si oui ou non» l’implantation d’Uber en France «a été une bonne chose socialement et économiquement». Et l’ex-cadre d’En Marche de trancher : «Pour le reste, on peine à voir ce qui est répréhensible [intéressant, même] dans l’article» du Monde.

Libération

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